Au début des années 2000, sur le site arverne de Gandaillat, une collection de vases peints à décors animaliers uniques en Europe est mise au jour par les archéologues. Témoignant de la richesse artistique arverne, ces vases décorés de représentations animales captent le regard par leur beauté et leur finesse d’exécution.
À gauche, ce vase à décor de frises de cervidés confectionné dans la 1ère moitité du IIème siècle avant J-C est le plus ancien des vases à décor animalier découverts dans le bassin clermontois. Il figure un cerf tourné à droite dont le motif est reproduit quatre fois en haut et cinq fois en bas. La posture de l’animal, dont la figuration est relativement naturaliste, évoque une bête en train de s’alimenter, de s’abreuver ou de charger.
⏳ Datation : Vers 200 à 160 avant J-C
⛏ Découverte : Fouille Vermeulen 2003, Site de Gandaillat – Clermont-Ferrand
Copie – Original au Musée Bargoin – Clermont Métropole
À droite, ce vase à décor de harde de cervidés est le plus grand récipient à décor animalier d’Auvergne. Son décor, complexe et stylisé, évoque une scène de parade nuptiale. De grands cerfs, poitrail bombé et tête relevée, exhibent leur ramure. D’autres s’affrontent pour le contrôle de la harde. Les biches, figurées entre les pattes de grands mâles, attendent l’issue des combats.
⏳ Datation : Vers 140 à 110 avant J-C
⛏ Découverte : Fouille Vermeulen 2001, Site du Brézet – Clermont-Ferrand
Copie – Original au Musée Bargoin – Clermont Métropole
Casques, épées, traits de scorpio, pointes de flèches, boulets de baliste… De nombreux objets, retrouvés sur le plateau de Gergovie ou dans le bassin clermontois, témoignent de la Bataille de Gergovie et permettent d’envisager un champ de bataille plus important que celui décrit dans le texte de Jules César. Ces éléments indiquent que l’armement du guerrier gaulois n’avait rien à envier à celui du légionnaire romain. Les deux étaient pourvus de protections corporelles – casques, bouclier, cotte de maille – et d’armes telles les lances/javelots et les épées/glaives. Seule l’armée romaine était appuyée par une artillerie lourde, avec baliste et scorpio – sorte de grande arbalète.
À gauche (en haut), casque à couvre-nuque riveté en fer
⏳ Datation : Vers 50 avant J-C
⛏ Découverte : Fouille Deberge 2006, Oppidum de Gondole – Copie – Original au Musée Bargoin – Clermont Métropole
À droite (en bas), pointe de lance ou de javelot en fer
⏳ Datation : Vers 50-30 avant J-C
⛏ Découverte : Fouille Deberge 2006, Oppidum de Gondole – Copie – Original au Musée Bargoin – Clermont Métropole
Antérieur à la Bataille de Gergovie, ce trophée guerrier a été retrouvé sur l’oppidum de Corent, autre site arverne majeur situé à quelques kilomètres de Gergovie. Ce dépôt métallique exceptionnel se compose de plusieurs objets en fer et en alliage cuivreux dont l’association est identifiée aux vestiges d’un trophée d’armes exposé à l’origine contre le mur d’enceinte du sanctuaire. Initialement, le trophée d’arme était constitué d’un présentoir anthropomorphe supportant une cotte de mailles, quatre boucliers, une ou plusieurs épées ainsi qu’une enseigne militaire en forme de sanglier. Il correspond à la consécration, au sein du sanctuaire de la cité, d’armes gagnées sur l’ennemi à l’occasion d’un événement militaire dont il convenait de garder le souvenir. Cette pratique du trophée guerrier renvoie à un passage de Plutarque : « Les Arvernes montrent encore, dans un de leurs temples, une épée suspendue qu’ils prétendent être une dépouille prise sur César ».
⏳ Datation : Fin du IIème siècle avant J-C
⛏ Découverte : Sondage Garcia 2009, oppidum de Corent – Veyre Monton
Prêt du Département du Puy-de-Dôme
Ces monnaies frappées au nom et à l’effigie des chefs ont de fait une fonction politique en plus de leur fonction économique, puisqu’elles permettent aux aristocrates d’afficher leur autorité. Pour Vercingétorix, très peu de documents évoquent son aspect. Les monnaies à son effigie, légendées « VERCINGETORIXS », présentent le profil d’un homme jeune, glabre, à la chevelure bouclée, qui peut bien figurer un portrait idéalisé, voire le dieu Apollon. Quant à Jules César, plusieurs sources décrivent son aspect physique. Outre les monnaies frappées à son image immédiatement après sa mort, plusieurs bustes lui sont attribués de façon plus ou moins certaine.
Denier d’argent posthume à l’effigie de Jules César :
⏳ Datation : 43 avant J.-C.
Au droit : tête laurée de Jules César.
Au revers : La Paix ou Vénus debout, tenant un caducée et un sceptre
Légende : L(ucius) fLAMINus III VIR du nom du magistrat monétaire qui a fait frapper cette monnaie.
Copies – Original conservé au Musée Alfred Danicourt, Péronne.
Statère en or à l’effigie de Vercingétorix :
⏳ Datation : 52 avant J.-C.
⛏ Découverte : Trésor de Pionsat (63) – 1852
Au droit : tête juvénile à la chevelure bouclée légendée VERCINGETO(RIXs).
Au revers : cheval au galop, amphore et croissant.
Copies – Original conservé au Musée Alfred Danicourt, Péronne.
Le journal de guerre de Jules César, De Bello Gallico, est la principale source traitant des événements militaires qui se sont déroulés en Gaule entre 58 et 51 av. J.-C. Cet ouvrage en huit volumes a été rédigé de la main même de César à l’exception du dernier, écrit par Hirtius, l’un de ses généraux.
Il permet de suivre, année par année, le déroulement de cette guerre de conquête. Aucune copie antique ne nous est parvenue. Le plus vieux manuscrit conservé aujourd’hui date du IXe siècle. En 900 ans, le texte a donc probablement subi de multiples altérations liées aux difficultés de traduction et aux retranscriptions successives. S’il donne tous les détails du déroulement général des opérations, le texte s’avère également peu précis. Les descriptions, assez sommaires, laissent une large place à l’interprétation notamment lorsqu’il s’agit de localiser un lieu avec précision.
C.Julii Caesaris, Commentariorum de Bello Gallico :
⏳ Datation : 1737 (en latin)
Prêt de la bibliothèque du Patrimoine – Clermont Métropole
Les objets retrouvés dans les habitations gauloises racontent le quotidien des Arvernes sur et autour de Gergovie. Ces éléments illustrent les activités pratiquées au sein de chaque foyer, qu’elles soient liées au travail, à la vie courante ou aux loisirs. Ainsi, à Gergovie comme ailleurs, les productions céramiques (amphore, pot de stockage…) évoquent le régime alimentaire des peuples gaulois et les petites meules domestiques témoignent des pratiques de cuisine au sein de chaque foyer. Pour l’habillement, les fusaïoles qui permettent de filer la laine et les pesons qui maintiennent les fils tendus sur le métier à tisser, indiquent la présence d’une activité textile au sein du cercle familial. L’hygiène et les soins du corps étaient également prépondérant chez les Arvernes. Contrairement à l’image d’Epinal représentant les Gaulois comme des barbares sales, les nombreuses pinces à épiler, rasoirs, peignes ou balsamaires (petites vases à parfum ou à baume) témoignent d’un soin porté à l’apparence. Enfin, les nombreux pions de jeu (les petites pièces plates au centre de la photo) attestent du goût des habitants de Gergovie pour les jeux de plateau (marelle, latroncules, etc).
⏳ Datation : en moyenne 30-15 avant J-C
⛏ Découverte : Sur la photo de nombreux objets sont prêtés par le Service Régional de l’Archéologie – DRAC Auvergne-Rhône-Alpes. Huit sont de la collection Chirent et deux sont des copies (Originaux au Musée Bargoin – Clermont Auvergne Métropole).