Quand Gergovie était une cité gauloise
Situé à 750 m d’altitude et difficilement accessible, le plateau de Gergovie a naturellement été choisi comme place forte naturelle.
Les Arvernes, peuple gaulois qui occupait le territoire s’approchant de l’Auvergne actuelle, ne s’y sont pas trompés et ont fait de ce lieu un oppidum, une agglomération dotée d’importants remparts et d’aménagements publics sans précédents. À l’instar des deux autres oppida de Corent et Gondole du IIIe au Ier siècle avant notre ère, Gergovie était entourée d’un imposant système de fortifications et était organisée autour de voies et d’espaces publics délimitant des îlots d’habitation et des fonctions commerciales et artisanales prédominantes.
Cette occupation sur tout le plateau ainsi que son caractère urbain sont aujourd’hui attesté par les fouilles archéologiques, les relevés topographiques aéroportés de haute précision (LIDAR) et les prospections pédestre. Ces différentes études permettent d’envisager un site quadrillé par un réseau viaire, suivant les points cardinaux, et des structures utilisées pour la gestion des eaux. D’autres éléments plus monumentaux comme des portes, des aires dallées et des aménagements liés à l’artisanat amènent à imaginer un pôle urbain dynamique, centré autour d’espaces publics. L’habitat privé reste le point le plus mal connu du site, aucune opération archéologique récente n’ayant concerné ce type d’occupation. Seuls quelques édifices ont été dégagés par des investigations anciennes, et la majeure partie reste à découvrir.
Source : Yann Deberge et Marion Dacko, Archéologia hors-série sur Gergovie.
Une occupation sur le long terme
Le plateau de Gergovie est depuis longtemps un espace de vie. L’archéologie nous indique à plusieurs reprises qu’il s’agit d’un lieu anciennement occupé, bien que de manière discontinue. Les premières traces d’occupation du plateau indiquent des installations ponctuelles à différentes périodes du Néolithique, notamment entre 5000 et 2200 avant notre ère. Au cours de l’âge du Bronze, entre 2200 et 800 avant notre ère, le plateau et ses abords sont également investis par de premiers villages. À la fin du premier âge du Fer, une partie du plateau est fortifiée, avant de connaître une longue période d’abandon. Le plateau n’est alors réinvesti qu’en 60 avant notre ère par les Arvernes qui en font une importante agglomération fortifiée. La ville continue de se développer jusqu’au début de notre ère (10 à 20 après J.-C.) avant de laisser sa place de principal pôle de peuplement du secteur à Augustonemetum, l’actuelle Clermont-Ferrand, située à une quinzaine de kilomètres.
Source : Fabien Delrieu et Christine Mennessier-Jouannet, Archéologia hors-série sur Gergovie.
Les témoins du passé
La vie sur ce territoire, notamment celle des Arvernes, est aujourd’hui principalement connue grâce à l’archéologie. Depuis le XIXe siècle, plusieurs phases de fouilles se sont succédées sur les oppida auvergnates et dans le bassin clermontois pour retrouver les traces du passé gaulois.
L’archéologie révèle des savoir-faire agricoles et artisanaux, une culture et une organisation sociale, politique et géographique très structurée chez les Gaulois insoupçonnés jusque-là. De nombreux indices permettent de mieux comprendre le quotidien du peuple arverne : vestiges d’architecture, vaisselle cassée, monnaies, objets de parure ou encore outils et ustensiles de travail liés à divers métiers. Les sépultures sont également de véritables gisements d’informations sur la relation des hommes du passé avec la mort et sur les pratiques religieuses. Le Musée de Gergovie conserve une partie de ces témoins du passé et retrace les différentes thématiques liées aux Arvernes.